L’hindouisme, l’île de La Réunion et l’Océan indien
Le Nouvel An Tamoul 5125
La communauté tamoule va fêter l’année 5125 le 14 avril 2024. L’hindouisme est un héritage religieux important pour l’île de La Réunion et les autres pays de l’Océan indien.
Cette nouvelle année, appelée aussi Puthandu ou Varsha pirappu, sera également célébrée dans toutes les autres régions de l’Océan Indien où la population originaire d’Inde est présente, en particulier sur l’île Maurice, Madagascar, l’archipel des Seychelles. Elle sera aussi fêtée en Inde du Sud.
Des offrandes composées de gâteaux à base de riz, de lait et de sucre seront apportées aux dieux Ganesh et Muruga.
C’est quoi la différence entre l’hindouisme et la religion tamoule à La Réunion ?
Sur l’île de La Réunion, les tamouls désignent les personnes originaires du Tamil Nadu (le pays tamoul), un Etat du sud de l’Inde, et qui pratiquent l’hindouisme comme religion principale. On les désigne aussi sous l’appellation de malbars, pour les hommes, et de malbaraises, pour les femmes, même si ce terme renvoie historiquement et géographiquement à la Côte de Malabar, dans le sud ouest de l’Inde. La différence est qu’un malbar ou une malbaraise peut être chrétien/ne ou musulman/e, pratiquer une autre religion que l’hindouisme ou être athé/e. Le mot « malbar » est par ailleurs employé plus généralement pour désigner un homme dont les ascendants sont originaires d’Inde. Dans tous les cas, on reconnaîtra qu’ils font partie de la population réunionnaise.
- à La Réunion, ce sont les termes temple hindou, temple tamoul ou temple malbar qui sont utilisés pour décrire les édifices religieux dans lesquelles se pratiquent l’hindousime.
L’histoire de la communauté indienne à La Réunion
La population indienne est présente sur l’île de la Réunion depuis le début de son peuplement. En effet, les ambitions françaises pour développer la colonie de l’île Bourbon sont freinées à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIème siècle par le manque de colons volontaires, en particulier le manque de femmes européennes pour accompagner les hommes. Des femmes originaires des contrées voisines sont ainsi amenées sur l’île au gré des expéditions marchandes. Sur la Route des Epices, des indiennes venant des comptoirs français sont mariées avec les premiers habitants réunionnais. Elles participent à la fondation des premières grandes familles de La Réunion mais sont contraintes d’abandonner leurs cultes.
Au fil des décennies, de la main-d’œuvre originaire d’Inde vient compléter le contingent des esclaves principalement originaire de Madagascar, des Comores et des régions de l’Afrique Orientale. En 1709, 64% de la population d’esclaves à Bourbon étaient originaires des comptoirs indiens: Pondichéry, Chandernagor, Karikal, Mahé, Calicut ou Surate.
Un peu avant 1848, date de l’abolition de l’esclavage sur l’île, et surtout à partir des années 1860, des vagues de migration indienne débarquent sur La Réunion avec le développement de l’engagisme. Contrairement à un esclave, un engagé est une personne libre qui a conclu un contrat pour venir travailler dans les terres agricoles ou dans les usines. Des milliers d’indiens, parfois accompagnés de leur famille, s’engagent dans les domaines sucriers ou dans les grands travaux. Ils apportent avec eux leur religion, l’hindouisme, ils sont libres de pratiquer leur culte. Progressivement, de petites temples sont construits dans les espaces ruraux et dans les centres des futures grandes villes de l’île.
L’immigration indienne va se poursuivre formant à La Réunion une communauté très importante et pleinement intégrée au reste de la population.
Comment découvrir l’hindouisme et la culture indienne à La Réunion ?
Il est possible de découvrir l’hindouisme en visitant les temples hindous sur l’île de La Réunion et en participant aux festivités organisées régulièrement par les communes en partenariat avec les associations: Dipavali, Holi-holi, nouvel an tamoul, marches sur le feu.
Pour la visite des temples, il est conseillé de bien respecter les règles imposées par les gestionnaires avant de pénétrer dans les enceintes sacrées. De nombreuses édifices sont ouverts au grand public mais d’autres n’autorisent pas les visites.
Les guides spécialisés peuvent accompagner les visiteurs et leur faire découvrir toutes les subtilités de la religion tamoule.
Dans le sud à Saint-Pierre, Raynald, guide et accompagnateur de tourisme, propose un circuit complet à la découverte des édifices religieux.
Dans le nord et l’est, les Aventurieurs de l’Est proposent également de découvrir les édifices religieux.
Enfin, l’application Guide Péi permet de découvrir librement le patrimoine religieux grâce à des audioguides gratuits et grâce à de nombreux points d’intérêts culturels à explorer; visiter les édifices religieux de l’île de La Réunion.
L’Inde et l’Océan indien
Pour aller plus loin dans la découverte du patrimoine, la Compagnie des Guides de l’Océan Indien a choisi cette année d’explorer le patrimoine commun de La Réunion avec l’Océan indien.
L’Océan indien est le 3ème océan le plus vaste de la planète (70 560 000 km2 , soit 13,83 % de la surface totale du globe terrestre). Il est encadré par l’Asie au nord, la péninsule arabique au nord ouest, l’Afrique à l’Ouest, l’Océanie à l’Est et l’Antartique dans le sud.
Anciennement appelé Mer Rouge, mer Érythrée, Océan oriental, ou Mer indienne, il tient son nom des cartes des navigateurs arabes. Ces premiers explorateurs avaient l’habitude de nommer la partie littorale du nom du pays qui le borde. Au fil des siècles, c’est le nom d’Océan Indien qui s’est imposé (Indicum Pelagus en latin), probablement parce que l’Inde était la principale destination des navigateurs européens. Le commerce des épices, de l’or, des pierres précieuses, de la soie et d’autres marchandises de luxe a été l’objet de nombreuses expéditions et de nombreux conflits dans le bassin indien.
L‘Océan indien constitue désormais un espace géostratégique majeur pour l’avenir des grandes nations et des nations en voie de développement. Parmi elles, l’Inde, qui est devenue le pays le plus peuplé du monde, avant la Chine, avec ses 1 417 000 000 habitants (avril 2023). Selon les sources, la population indienne augmente d’environ 19 millions d’habitants par an en raison d’un taux de fécondité des femmes élevées, +2,7 enfants par femme par an.