Le cacao, l’île de La Réunion et Madagascar
Le cacao est un héritage commun entre l’île de La Réunion et Madagascar.
Les premiers cacaoyers ont été cultivés sur l’île de La Réunion à partir de 1777. C’est Joseph Hubert qui introduit cette plante sur sa plantation à Saint-Benoît. En 1842, on recense environ 23 hectares de cacaoyer.
En 1900, Villers de L’Isle Adam développe la première chocolaterie à Saint-Denis. Ses produits apparaissent sous l’appellation de « Chocolat le Meilleur« . Plus tard, la fabrique est rachetée par Jean Chatel, mais elle ferme ses portes en 1946.
Pendant ce temps, les cacaoyers arrivent sur la Grande île: Madagascar. Ils auraient été importés par les français au début du XXème siècle. La plantation Millot créée en 1904 ou 1906 par Lucien Millot aurait été la première à cultiver l’arbre à l’origine du chocolat. Elle est située à Andzavibe et permet aujourd’hui de découvrir cette culture. C’est en 1950 que la première chocolaterie malgache entre en fonction, il s’agit de la chocolaterie Robert. L’entreprise produit aujourd’hui des tablettes, des napolitains de chocolat, des barres chocolatées, et d’autres pâtisseries chocolatées. Une autre entreprise appelée Menakao fabriquent du chocolat avec des fèves rouges. Son cacao provient de la vallée du Sambirano, dans le nord ouest de la Grande Île. Madagascar produit chaque année environ 6 000 tonnes de cacao. Les plus gros producteurs au monde sont la Côte d’Ivoire et le Ghana. Ils produisent plus de 800 000 tonnes de fèves de cacao par an. La demande mondiale est pourtant aujourd’hui supérieure à l’offre, d’où l’augmentation du prix des chocolats chaque année.
A La Réunion, le cacaoyer reste une plante fragile, en particulier face aux aléas cycloniques. Pourtant, la culture des cacaoyers favorise l’agro-foresterie et permet de lutter contre la déforestation. Depuis plusieurs années, l’association Cacao Péi multiplie les efforts pour relancer une filière grand cru à La Réunion. Et ça fonctionne ! Des chocolatiers ont commencé à introduire le cacao péi dans leurs chocolats pour le plaisir des gourmands.
Pour découvrir les cacaoyers, en particulier la variété cacao criollo, je recommande de vous aventurer dans les jardins botaniques comme le Jardin Mascarin à Saint-Leu ou le Jardin des Parfums et des Epices à Saint-Philippe.
Ludovic Lauret, guide conférencier