Le géranium, l’île de La Réunion et l’Afrique du Sud
Le géranium rosa est un patrimoine commun de l’île de La Réunion et de l’Afrique du Sud.
Origine du géranium: l’Afrique du Sud
Le géranium rosa, nom d’espèce Pelargonium, est originaire d’Afrique du Sud, plus précisément de la région du Cap. On le retrouve depuis la baie de Lamberts, tout le long de la côte, en passant par le Cap oriental jusqu’au KwaZulu-Natal. Il est particulièrement présent sur les dunes de sable ou sur les flancs de collines basses près de la côte. Il est également possible de découvrir cette plante dans le magnifique jardin botanique national de Kirstenbosch, à proximité du Cap. Ce jardin d’environ 528 hectares est l’un des plus renommés du monde en raison de son incroyable collection et de sa localisation. En Afrique du Sud, on recence plus de 250 espèces sauvages de pelargonium.
Le géranium Bourbon
Le géranium rosa arrive à la Réunion dans les années 1870. Il est distillé à partir de 1887 grâce au procédé technique développé par Henri Boisjoly Potier. Au début du XXe siècle, l’île de la Réunion était fière d’être la région qui produisait le plus d’huile essentielle de géranium Bourbon au monde.
Le géranium est une plante qui aime le froid et c’est pourquoi il est cultivé généralement à plus de 800 m d’altitude. Ce sont finalement les terres des hauts de La Réunion, d’abord les plaines, puis l’ouest et le sud, qui ont permis de faire de l’île une des pionnières de la production d’huile essentielle. De nombreux agriculteurs vont se lancer dans la culture des plantes aromatiques.
Le géranium rosa a été introduit dans les compositions pour se substituer au parfum de rose. Il a donc été très recherché par les grands parfumeurs et les grandes maisons de parfumeries internationales. En réalité, il existe de très nombreux géraniums aux multiples parfums: citronnelle, menthe, citron, fraise, lavande, coriandre et autres épices.
La distillation du géranium sur l’île de La Réunion
La distillation du géranium est restée traditionnelle. L’utilisation de l’alambic fait partie du patrimoine agricole de l’île et rappelle de très bons souvenirs parfumés à de nombreux réunionnais.
La production d’huiles essentielles atteint son apogée en 1968 avec plus de 175 tonnes d’essences de géranium produites. Il est important de préciser que pour obtenir entre 0,5 litre et 1 litre d’huile, il faut 300 à 400 kg de feuilles !
Le géranium, le patrimoine et le tourisme
Malheureusement, la chute des prix de vente, l‘émergence de nouveaux pays concurrents et les difficultés de production rencontrées sur l’île comme la rouille a réduit au fur et à mesure les cultures et la production d’huiles. Aujourd’hui, c’est la Chine qui produit le plus d’huile essentielle de géranium dans le monde.
Quelques irréductibles continuent pourtant de produire encore du géranium rosa et de vendre ses produits dérivés. Vous les trouverez par exemple sur la route du Maido ou au Tampon réunis en coopérative. Si la plante est cultivée toute l’année, la récolte a lieu principalement de mai à septembre.
Le géranium se découvre aussi dans des préparations pâtissières sucrées et en aromathérapie.
Pour découvrir le géranium et ses agréables parfums, je vous recommande de visiter La Maison du Géranium. Vous pouvez aussi réaliser un atelier de fabrication de parfum à la CAHEB, la Coopérative Agricole des Huiles Essentielles de Bourbon, située au Tampon.
Guide Péi