La tombe de Delphine Hélod
Qui est Delphine Hélod ?
Delphine Hélod est née en 1809 à Sainte Marie sur l’île de La Réunion. Elle est esclave de la famille Mallac. La 29 août 1835, elle est affranchie. Elle décédera 9 mois plus tard en mai 1836, à l’âge de 27 ans. Lors de son affranchissement, Delphine prend le nom de famille « Hélod ». Son nom commence donc par un H qui était la lettre en vigueur pour son année d’affranchissement. En effet, entre 1832 et 1837 les noms de famille des affranchis étaient choisis en fonction d’une lettre de l’alphabet déterminée par les autorités.
Un cas d’inhumation unique à La Réunion
Elle est inhumée au cimetière de la Caverne, aujourd’hui plus communément appelé cimetière marin. Il s’agit de l’unique sépulture d’esclave affranchi retrouvée. On peut lire gravé dans la pierre “À la mémoire de Delphine Hélod née à Sainte-Marie le 7 août 1809, décédée à Saint-Paul le 13 mai 1836. Sa bonne conduite, ses bons sentiments, son affection pour ses maîtres lui valurent la liberté et ce faible témoignage de leurs regrets”.
Une sépulture par deux fois profanée puis restituée
En 1970, la dalle recouvrant la tombe est extraite, retournée et utilisée comme pierre tombale pour la tombe fictive du célèbre pirate Olivier Levasseur, dit La Buse. Au cours du XXe siècle, cette sépulture est par deux fois profanée.
Delphine Hélod est définie par l’historien Prosper Eve comme “une femme considérée comme infréquentable puisqu’elle était entrée dans la vie en tant qu’esclave.” Le 19 décembre 2018, la pierre tombale de l’esclave affranchie est replacée dans l’allée centrale du cimetière, proche de la tombe du poète Leconte Delisle.